L'opération n'a jamais été aussi proche (par rapport aux autres dates prévues, pour lesquelles je n'ai jamais vraiment dépassé le "c'est dans un mois"). Là, il reste 11 jours d'après mon calendrier de l'avant recyclé en calendrier pré-opé.
Bizarrement, je suis moins paniqué qu'il y a quelques temps. D'une part parce que je ne suis plus en train d'attendre une confirmation de date et que je sais que voilà, c'est calé pour de bon (à moins de je ne sais quel drame, mais bon, on va espérer que cette fois ce soit la bonne hein...), et d'autre part parce que comme ça fait un an (moins deux semaines et des brouettes) que j'attends (que j'attends au sens de "que j'ai pris des rendez-vous", pas que j'attends vaguement que ça arrive, parce que ça, ça fait bien plus longtemps).
Bon cela dit, j'ai quand même des moments de gros flip ou d'impatience. J'arrive pas trop à réaliser que ça y est, ça va arriver pour de vrai, que c'est à mon tour, après toutes ces années à regarder des témoignages et des photos de connaissances ou des potes ou d'inconnuEs qui y sont passéEs. Que c'est dans moins de deux semaines.
Y'a des moments où je me sens chelou, parce que c'est la première fois que je modifie mon corps à ce point. La testo l'a modifié, et j'ai des tatouages, mais pour moi tout ça c'est moins "radical" comme changement, même si socialement, comme je suis bindé dés que je mets le nez dehors depuis 5 ou 6 ans, ça va sans doute changer beaucoup moins de choses que d'avoir de la barbe ou muer par exemple (à part à la plage). Là ben c'est "enlever" une partie de mon corps en plus de la modifier (de mon propre ressenti), du coup c'est différent.
Y'a aussi les moments où je m'imagine sur un brancard en train de partir au bloc, et où j'imagine mon état d'anxiété à ce moment là, et ça me flippe totalement.
Je pensais rentrer à la clinique la veille de l'opé, le 8, mais en fait je rentre le matin. Du coup j'aurai pas de cachetons pour dormir (l'anesthésiste, trop compréhensif, m'a balancé un joyeux "oh ben non, la veille dormez, vous inquiétez pas, ça va super bien se passer, y'a pas de raison d'avoir peur" hahaha... Je posterai le compte rendu de mon dernier passage à la clinique à l'occasion, mais je l'ai sur un autre ordinateur) et je ne vais pas en prendre de ma propre initiative parce que j'aurais les boules de ne pas arriver à me lever ou je sais pas quoi.
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J'avais pas publié cet article, et puis maintenant on est à J-3. J'ai des vagues de panique où j'ai bien mal au ventre, c'est très sympa. En même temps je suis content parce que à cette heure-ci dans 3 jours je serai sorti du bloc en principe, et même si après y'aura la convalescence au moins j'arrêterai d'attendre en flippant.
J'ai commencé à prendre de l'arnica ce matin (9ch, 3 granules 3 fois par jours + 10 le matin avant l'opé), j'ai préparé à peu près toutes mes affaires, téléchargé des séries, retrouvé mon carnet de santé et ma carte de groupe sanguin.
Hier j'ai un peu craqué, parce que depuis quelques temps j'ai peur de tomber malade avant l'opération, et qu'avant-hier en me couchant et hier en me levant j'avais une espèce de début de rhume qui m'a fait pleurnicher parce que j'étais à peu près persuadé de choper une bronchite et de ne pas pouvoir me faire opérer. Grande joie. En fait ça va, mon début de rhume s'est visiblement barré, fausse alerte.
J'ai du bol parce que y'a ma copine et unE pote qui viennent avec moi mercredi, et puis ensuite y'a des gens qui viendront me rendre visite, et c'est cool parce que c'est pas quelque chose que j'aurais eu envie de faire tout seul <3
Avant l'opé prévue en septembre et qui n'a pas eu lieu, je balisais parce que je voulais absolument en informer mes parents, par honnêteté ou je ne sais quoi. Cette fois ça m'a vaguement traversé l'esprit, mais finalement non, je leur dirai peut être plus tard mais pas maintenant. J'ai pas envie de les faire flipper avec ça, et illes habitent loin de chez moi, donc illes vont pas venir me voir de toute façon. Et puis bêtement, c'est pas quelque chose que j'ai envie de partager avec elleux. Illes acceptent ma transition, me parlent au masculin, utilisent mon prénom masculin (enfin à l'écrit, parce qu'à l'oral dans ma cas la question ne se pose pas), et je sais que je suis privilégié là dessus. Ma mère m'a dit que j'étais beau la dernière fois que je l'ai vue IRL et que je suis passé lui dire au revoir avant de repartir. Mais en même temps, quand je lui ai dit que j'allais commencer les hormones, elle a eu une réaction qui m'a gavé (même si après elle est passée à autre chose et qu'elle n'a plus rien dit de négatif là dessus). Là je ne me sens pas les épaules pour supporter les doutes et les peurs de mes parents. Y'a aussi le fait que par moment je crois qu'illes sont persuadéEs que j'ai déjà subi cette opération de toute façon.
Et puis c'est mon corps et ce que moi je veux. Je ne me sens pas non plus de parler de technique opératoire avec elleux, d'avoir un espèce de tabou sur le résultat, parce que je vais avoir des cicatrices, que c'est ce que je veux (je ne voulais pas de péri, j'y tiens aux cicatrices) mais que je pense qu'illes auraient du mal à comprendre ça et que j'ai pas envie de me justifier.
Bref, voilà, je retourne compter les heures :D (Impatieeeennnnnce!)
Très cher chaton, je serai là pour te distraire et te nourrir (niark niark)et en attendant je te distrais. Ca va trèèès bien se passer, là, voila..
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