lundi 1 juillet 2013

"On a toutes un utérus", immersion en terrain trans-pas-inclusif

Je rentre il y a peu de la ladyfest d'Angers, qui a été un événement assez trash pour moi. Cette ladyfest était annoncée en non-mixité "femmes, gouines, meuf, FTX, trans-FTM/MTF, intersexe…". En fait bah... non, pas vraiment. Sur la version papier du programme (donc celui auquel les personnes qui participaient avaient accès pendant ces trois jours), les intersexes avaient disparu, et puis pas contre, ce qui était apparu sur cette version papier, c'était "pour femmes", "entre meufs", "dans la vie des femmes", etc... dans quasi chaque intitulé d'atelier, les rendant ainsi inaccessibles aux mecs trans, et ne faisant pas en sorte que les personnes qui ne se définissent pas comme femmes s'y sentent les bienvenues (et vu l'ambiance, je me serais très mal vu aller demander si c'était une omission ou pas). Du coup c'était formidable, j'ai pu participer à un seul atelier, le premier jour, aucun le deuxième, et le troisième j'étais parti parce que j'en avais raz la casquette.
Cet atelier auquel j'ai participé parlait de l'histoire du féminisme en Anjou. La personne qui l'animait, et qui avait, comme tout unE chacunE eu accès à l'intitulé de la non-mixité de cette ladyfest, a parlé du groupe présent et des personnes concernées par les luttes féministes et leur histoire comme de "femmes", uniquement. Elle parlait évidemment de femmes cisgenres, puisqu'elle a dit (j'en reviens toujours pas d'avoir entendu un truc aussi crétin dans un lieu féministe sensé être inclusif des trans et des intersexes) "on a toutes un utérus". 

Avant de venir, je pensais que ça n'allait pas être le festival le plus cool de ma vie, ni que tout le monde serait super inclusiVE, à vrai dire j'y allais plutôt à reculons. Par contre je ne m'attendais pas à me sentir mal à ce point et à me faire mal genrer dans la quasi totalité de mes interactions avec des personnes que je ne connaissais pas auparavant (et ça n'avait vraiment rien à voir avec l'utilisation du féminin pluriel, rien du tout). 

Je suis halluciné d'avoir fait les entrées et que deux personnes soient arrivées et l'une d'elle a balancé un tonitruant "bonjour mesdames" alors qu'on était quatre personnes dont deux mecs trans derrière la table (et elle s'est permis d'être agressive ensuite quand quelqu'une l'a reprise). "Mesdames" quoi...

J'hallucine aussi d'avoir parlé pendant deux heures avec une personne, à qui je parlais de moi au masculin, et puis ironiquement ce jour là, parce que j'en avais marre qu'on fasse comme si les trans n'existaient pas, j'avais un t-shirt avec écrit en gros "TRANS" à l'arrière, à qui je parlais des trucs que je faisais dans des milieux militants, et qui était en mode "je m'intéresse trop aux trucs TPG, et je suis trop trans inclusive, d'ailleurs j'ai organisé un truc en non-mixité inclusive des trans à côté de chez toi, je suis pas comme les autres féministes transphobes", et qui, au bout de deux heures, parle de moi comme... d'une "meuf". Là j'ai eu l'impression de me prendre un bon coup dans le bide, elle a continué à me parler et j'ai rien dit, j'ai attendu qu'elle se casse avant de changer de place. 
J'aurais pu dire "hé coucou, je suis trans, tu me cause au masculin et tu dis jamais que je suis une meuf", mais c'était la vingtième fois de la journée environ qu'on niait mon identité, à chaque fois que j'ai repris quelqu'une la personne m'a ignoré, et juste je voyais plus l'intérêt, j'avais juste envie de me casser le plus loin possible et j'avais ni envie qu'elle m'ignore, ni qu'elle s'excuse.
Y'a aussi eu cette meuf qui parlait de l'inclusion des trans et qui centrait tout ça sur le fait qu'elle n'ait pas envie de se retrouver à proximité de quelqu'un qui avait une bite. Mais qu'elle évoluait sur la question. Ben si t'évolues sur la question, cool, mais alors vient pas résumer l'inclusion des trans dans le féminisme à sa non-comptabilité avec ton essentialisme et à ton obsession du contenu de nos slips.

Bref, ça fait super longtemps que je ne me suis pas retrouvé dans un lieu où on me parle au féminin (et c'est pas faute de passer mon temps à cis-land pourtant).  Y'a juste deux ou trois relous qui ont tenté de me draguer lourdement dans la rue y'a quelques mois avant de se rendre compte que j'étais pas une meuf et de se casser. Là, c'était dans un lieu où mon identité était incluse dans la non-mixité de l'événement.
Ne pas inclure les trans dans ce type d'événement, ça me parait triste (je parle de l'inclusion des mecs trans ici, pas des meufs trans, là c'est surtout dégueulasse). Faire semblant de les inclure ça me parait absurde. 
Déjà, dire "ok les trans, venez", mais ne pas faire de charte de respect des identités des personnes présentes -histoire qu'un moins les personnes en question puissent se sentir de gueuler un coup si ça se passe mal-, de conseils pour ne pas dire de conneries super transphobes dans tes ateliers, pour rendre l'endroit un peu plus safe pour les trans -genre si t'as un doute sur le pronom à employer, demande (oui enfin pour ça faut s'en soucier, de ce que ça peut faire aux gens quand tu leur impose un pronom)-, ça me parait incompatible. Des chartes y'en a qui sont dispo en plus, genre celle du TDB, ou encore celle de la ladyfest de Rennes l'année dernière, je suppose qu'il suffit de la demander aux organisatrICES. Sinon c'est un peu genre, allez, on fait venir des trans, on voit ce que ça donne, et si ilLEs se font emmerder par plein de gens tant pis hein, chacunE sa "sensibilité féministe". Et puis peut être que ça permet de resserrer les liens des cis d'oppresser les trans toutes ensemble hinhinhin...



Ce truc de sensibilité féministe, sérieusement, ça me gave. C'est aussi sorti dans le premier atelier à propos des putes et des meufs voilées. Hé oh, on parle pas de goûts et de couleurs, on parle d'oppressions là aussi. On ne demande pas aux gens de cohabiter pacifiquement en respectant leurs désaccords quand il s'agit en fait d'oppresser des minorités avec la bénédiction générale. Et pitié, pas d'argument genre "oui mais ce sont des personnes très peu nombreuses, la majorité d'entre nous sont des femmes normales cisgenres, alors on va pas se prendre la tête avec leurs revendications" parce que ça ressemble quand même vachement aux homophobes qui parlent du mariage pour touTEs et de la dictature des minorités. 

Bref, me retrouver dans un endroit où on lutte contre le patriarcat parce qu'on est "des femmes", mais où on ne met jamais en cause son implication dans d'autres axes d'oppression (voire où on la nie carrément), ça me donne envie de vomir et de hurler. Petite pensée à la personne qui se sentait tellement concernée par les trans (et particulièrement ce qu'ilLEs avaient dans le slip, enfin surtout les meufs trans il faut dire) mais qui n'arrivait tellement pas à se positionner en tant que dominante qu'elle a balancé un "il n'y a pas de cis ici", ce qui m'a bien fait rire, donc j'ai lancé "moi c'est pas tellement l'impression que ça me donne" (j'étais pompette, c'était plus simple), donc elle s'est reprise "d'hommes cis", d'un air entendu (y'a que les mecs cis qui sont dominants c'est bien connu).

Pour finir sur du positif, après ça j'ai relativisé ce que j'ai ressenti niveau cis-centrisme ces derniers mois dans les cercles militants que je fréquent/ais, parce qu'à côté de ce concentré de transphobie plutôt bien assumée (faut leur laisser ça à ces gens) c'était franchement du pipi de chat, au moins on me genre bien, quand je parle de transphobie on m'écoute, et je ne me sens pas mal et flippé en permanence, je sais que je peux compter sur des gens, etc...
Mais aussi, j'ai rencontré quelques personnes avec qui j'ai été vraiment content de discuter, j'ai revu des personnes cool, j'ai vu un bout du concert de Van Van je me suis fait tatouer et j'ai fabriqué un bol en argile (entre les moments où j'étais en train de gratter mes 25 piqures de moustique et de stresser à cause de mes règles, quand même).

mardi 26 février 2013

Angoisses / cis-centrisme

J'me sens pas bien. En ce moment j'arrive pas à gérer mon anxiété, et ça m'angoisse (c'est balo hein...). Je pique fais des crises d'angoisse, qui se traduisent chez moi par des tremblements incontrôlables. Ça peut m'arriver un peu tout le temps, quand je dois avoir des interactions avec d'autres êtres humains, parfois sans que j'arrive à en identifier les raisons.

Y'a des fois où c'est un mélange de peur et d'énervement, et où la cause de la crise est facilement identifiable, comme il y a deux semaines quand je me suis fait contrôler par la douane (où j'ai réussi à me contrôler en faisant genre "je vous raconte ma vie en m'appuyant sur un siège pour ne pas tomber parce que je ne maitrise plus mes jambes", mais ça m'a super gavé d'avoir fait ami-ami avec des douaniers qui m'ont contrôlé à cause de ma tronche), puis deux jours après par les flics devant une gare, où là je n'ai pas du tout réussi à me contrôler, ce qui les a amenés à me suspecter d'avoir quelque chose à me "reprocher", et à me balancer des trucs méga paternalistes à la gueule ("on est là pour vous protéger", "vous devriez prendre un traitement", "vous savez, vous êtes responsable de votre anxiété, c'est pas la faute des autres, vous donnez une mauvaise image de vous même" (!!!!)).
Parfois par contre je ne sais pas d'où ça vient, c'est dans des moments ou par exemple il y a un groupe de potes autour de moi, et si j'essaie de parler, et ben je commence à trembler. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas si ça se voit. Et ça me gave. Du coup ben dans ces cas là, je ne parle plus, j'attends, j'ai envie de me cacher.

Je ne sais plus trop quoi faire pour lutter contre ça. C'est vraiment chiant, et ça m'empêche de faire des choses, de flipper constamment, quand je suis face à d'autres personnes, de penser que je risque d'être amené à prendre la parole. Par exemple dans un réunion ou en cours, si y'a un tour de table qui commence, je panique, je commence à trembler, j'arrive pas à écouter ce que disent les autres et quand c'est à mon tour j'expédie le truc le plus vite possible, en cachant mes mains, en essayant de contrôler mes tremblements de nuque et en retenant mes larmes selon le degré de gravité de la crise.

Je me suis retrouvé dans des contextes, il y a quelques temps maintenant, où comme c'était plus tenable pour moi d'être constamment silencieux, frustré de ne jamais arriver à parler, et flippé qu'on me pose une question, où j'avais finalement verbalisé tout ça, en expliquant que c'était beaucoup trop anxiogène pour moi. Je crois que j'étais "complexé" par l'image que je pouvais renvoyer, d'une personne qui n'avait jamais d'avis sur rien, qui s'en foutait un peu de tout, qui ne prenait jamais position et qui était toujours dans son coin à tirer la tronche ou à sourire niaisement selon des moments.
Parfois je me fais des blagues, comme par exemple de me dire "tiens, je pourrais faire une intervention dans le cadre du mois de mars de ma ville, devant plein de gens que je connais même pas, qu'est-ce qu'on va se marrer". Hahaha. Ben voilà, après j'ai plus trop le choix, et ça en rajoute une couche, parce que, pour une raison un peu inexplicable, je me sens obligé d'aller faire ce genre de trucs.

Je crois que les fois où je suis particulièrement sujet aux crises de tremblements, c'est quand je me retrouve à parler de ma transition. Par exemples les situations où je dois "m'outer", ça peut donner des choses ingérables. Ou des moments où je dois me "justifier". Ou raconter oralement un comportement transphobe dont j'ai été victime. Là c'est plutôt de l'énervement, et le fait de n'avoir eu aucun contrôle sur une situation vraiment désagréable, humiliante et violente. Pourtant ça me manque vraiment de ne pas pouvoir parler de ce genre de situations. J'en parle surtout sur le net, ou rarement avec d'autres personnes, encore plus rarement avec mes potes de luttes. J'y arrive pas. Pourtant ça me ferait du bien. Sinon ben ça se passe généralement comme ça: un truc transphobe m'arrive - je rentre chez moi raconter ce qui m'est arrivé - je vais râler sur internet - je rumine pendant des semaines.
Ça me manque de ne pas avoir de groupe de potes trans, de lieux où rencontrer d'autres trans, de groupes d'entraide, des soutien. C'est valable pour le partage de ressenti, parce que plus ça va plus ça me gave de n'avoir cette possibilité de partage que très ponctuellement, mais aussi pour organiser des actions par exemple. Je suis toujours un peu le seul trans dans les sphères politisées dans lesquelles je me promène, ou alors rarement on est deux, grand max. J'ai pas envie d'avoir cette place de "référent trans", parce que je ne suis pas représentatif de quoi que ce soit, et parce que personne n'est légitime pour ça je pense. En même temps si je n'essaie pas de combler les vides sidéraux autour des thématiques trans dans les milieux militants près de chez moi, ben je me sens aussi coupable, et j'ai pas envie que des cis le fassent seul-e-s. Et quand y'a une demande de la part de cis, qui n'ont pas envie de parler à la place des trans, ben je trouve ça très bien, donc j'y vais quand même.

Bref, j'ai l'impression de m'engluer petit à petit dans mes angoisses.
A côté de ça, je suis vraiment énervé et triste que tant de personnes se soient bougées pour le mariage et de penser que pour les trans, bah j'ai l'impression qu'y'aura de toute façon jamais que des miettes, y'a pas de temps à consacrer à ça et y'a toujours plus important que d'aller à une action contre la transphobie (par exemple, à Rennes, plus de 2000 personnes à la manif pour le mariage, 20 personnes au TDoR \o/ et 12 personnes qui prévoient pour le moment de venir au rassemblement de samedi, sensé ouvrir sur d'autres revendications, dont essentiellement des revendications trans. Je sais, c'est pas les mêmes réseaux -mais la faute à qui? aux personnes qui galèrent pour faire connaître leur événement ou aux grosses assos "LGBT" qui connaissent très bien l'événement mais qui refusent consciemment de le relayer voire organisent autre chose au même moment pour le squeaser?-, quand les gens sont directement concernés ils viennent d'avantage, quand une lutte vient d'être remportée (toutes proportions gardées...), les gens sont plus occupés à envoyer des bouquets de fleurs à des ministres qu'à savoir comment s'en sortent les autres minorités, etc...).

Bon et sinon je suis aussi vachement angoissé à l'idée de retourner en cours, de devoir cotoyer des hétér@s cis toute la journée, en tant que semi-planqué que je suis après avoir pu ne pas fréquenter trop d'hétér@s ces deux derniers mois (à part des médecins un peu trop fréquemment, m'enfin...). Bon, j'ai pas pu trop me préserver de la fréquentation de cis-land hein, parce que c'est un peu complexe à éviter ne serait-ce que quelques heures, et parfois pfiou, qu'est-ce que j'aimerais pouvoir m'épargner ça...

vendredi 15 février 2013

L'administratif, c'est que du bonheur

J'avais tenté de lancer une procédure de changement de prénom en septembre 2011 et j'avais laissé tomber parce que je ne sentais pas trop l'avocate, que j'ai trainé et que finalement je me suis arrêté en chemin. J'ai très peur des administrations, c'est là que je rencontre le plus de comportements transphobes et/ou de culpabilisation sur le fait de ne pas avoir beaucoup de thunes. Là, juste avant mon opé, j'ai eu un pic de motivation et j'ai fait une demande d'aide juridictionnelle, sans avoir d'avocatE au préalable, donc y'a a unE qui est désignéE d'office. En envoyant le truc, je me suis dit que c'était une connerie de faire désigner quelqu'unE, mais bon, c'était fait.
L'AJ a été acceptée, AJ totale, donc je ne paie rien. Je contacte l'avocat désigné, il me file un rendez-vous, m'appelle pour le décaler d'une demi-heure, me rappelle la veille pour l'annuler et m'en refixer un, ça a bien commencé.

J'arrive ce matin, je poireaute trois quarts d'heure, à l'entendre papoter avec ses collègues et se faire du café, ambiance. Bon je veux pas faire comme si tout était négatif, la chaise sur laquelle j'ai passé tout ce temps avait de très beau motifs.

Finalement, le mec vient quand même me chercher. Il me demande ce qui m'amène, et il ne comprend pas. Bon, j'explique, blabla, transition, blabla, je suis né de sexe F, mais je vis "en mec" depuis tant et tant de temps, je ne veux pas d'un changement d'état civil parce que ceci et cela, etc. Il écoute, et il comprend toujours pas. Il lit mon attestation psy, regarde ma carte d'identité, et me dit "mais je ne comprend pas". Après il semble avoir une illumination, et puis en fait non, fausse alerte: "pourquoi y'a écrit transsexuel?" "Bah... parce que c'est comme ça que ça s'appelle je suppose". Gros silence.
on continue. "Non mais je veux dire, vous n'avez pas fait d'opération génitale, vous restez une fille". "Bah non, j'ai une vie sociale au masculin, personne ne me parle plus au féminin depuis des années". "Oui mais quand même". Bref...

Bon je ne vais pas raconter en détail ces horribles 40 minutes mais j'ai rarement eu l'occasion de constater autant de bêtise, l'intrusivité (beh non, ce mot n'existe pas) et de manque de professionnalisme. J'ai dû lui expliquer où présenter le dossier (aux affaires familiales et pas au TGI), quels motifs invoquer, etc...

Le mec, quand même, il m'a dit:
  • Que tous les papiers que je lui avais apportés, c'était bien beau, mais que là c'était un peu moi qui "forçait les choses", que des attestations de médecins ça faisait moins genre "je me suis réveillé ce matin et j'ai décidé de changer de sexe". Et puis les tribunaux, ils doivent vérifier, parce qu'après les gens changent d'avis. Lolilol. Précision: dans les papiers que je lui ai apporté, y'en a qui datent de 2008 (y'a 5 ans donc), y'a des attestations de mes parents, mon inscription à la fac au masculin des deux dernières années, mon bail, toutes mes factures, des choses comme ça, qui laissent vaguement penser que quand même, je suis pas juste en train de m'amuser. Mes endocs n'ont pas voulu me faire de papier pour le tribunal quand je leur ai demandé, et de toute façon je ne les vois plus. On va se marrer.
  • Qu'il ne comprenait pas l'intérêt que j'avais à changer de prénom. Je lui explique que souvent on pense que mes papiers ne sont pas les miens. Il me dit quand quand même, la photo est ressemblante. Je dis que souvent on pense que j'ai piqué les papiers de ma soeur. Là, quand moment de bonheur: "Vous avez une soeur?" "Oui." "Et elle, comment dire, elle a ce type de problèmes, de penser qu'elle n'est pas une fille?" (Là, je me tape encore la tête contre un mur d'avoir répondu...) "Heu... Non..." "Et votre frère, qui a fait une attestation, il n'a pas de problème avec le fait d'être un garçon?" "...."
Et ça, ce sont des extraits hein. Bah j'attends la suite avec impatience. Je desteste ces humiliations de merde, je déteste qu'un mec riche qui me considère comme que dalle parce que je suis un pauvre trans qui a l'aide juridictionnelle et que lui c'est un cis blanc riche bien dominant comme il faut qui peut me poser des questions pour se distraire et se faire son petit freak show dans son cabinet. Bref, ça me soule.

mercredi 30 janvier 2013

J+21 Je suis content!

L'infirmière vient de m'enlever les stéristrips. Je dois encore porter le gilet compressif et mettre une compresse si besoin sur les aréoles la nuit. Je vois le chirurgien demain, je verrai ce qu'il me dit sur le port du gilet, et enfin, je pourrai sans doute prendre une douche.

Côté droit
Côté gauche


jeudi 17 janvier 2013

J+8

Comme l'indique le titre de ce post, j'en suis à J+8, et je suis sorti depuis 4 jours. Je me repose sagement, j'évite de trop bouger, de toute façon en fin de journée ça tire, j'ai un peu mal et je reste couché.

Voilà quelques photos de mon périple, et puis en dessous je vais parler un peu de mon ressenti.

J+1: je suis tout courbé

J+2: je commence à avoir une tête de déterré

J+5: avec le gilet compressif

J+6
Voilà pour le côté voyeur :) (Pour les personnes que ça intéresse de voir des photos pré-op -parce que vous comptez faire ce type d'opération- y'a pas de problème, vous pouvez m'envoyer un mail).

Bon sinon, je me sens moralement bien. C'est clair que la semaine qui a précédé l'opération, c'était un peu tendu. J'ai pleuré plusieurs fois, parce que j'étais stressé mais aussi à cause d'une sorte de "nostalgie en avance" qui faisait que j'imaginais comment ça allait être après, où je voyais que ça allait être différent d'avant (dit comme ça ça a l'air très con je pense...), avec quelque chose en moins. Enfin y'a eu un ou deux mélodrames quoi. Mais j'ai pu en profiter jusqu'au bout (profiter, dans les circonstances où je ne trouvais pas ça négatif de ne pas être plat, ces circonstances étaient sexuelles pour les personnes qui ne suivraient pas).
Je précise que ce n'était pas du tout de l'hésitation, j'étais toujours sûr de vouloir le faire, parce que je sais que j'étais personnellement indifférent à mon torse pré-op, c'est à dire que je n'avais rien contre mais rien pour non plus (en dehors de quand je devais mettre un binder, de quand je ressentais une sorte d'énervement envers cette partie de mon corps liée à des normes sociales, etc...), mais par contre, l'idée d'avoir un torse plat me plaisait et je voyais ça comme quelque chose de positif. J'ai utilisé le terme "nostalgie" plus haut, qui n'est pas exact je pense, mais qui se référait à une habitude de voir ça à cette place, à une sorte d'attachement à force de se côtoyer.

A partir du moment où je suis rentré à la clinique, ce sentiment désagréable a disparu et il n'est pas réapparu depuis. Même quand je me suis réveillé et que j'avais mal, que je me suis dit qu'il allait falloir que j'attende un certain temps avant de me sentir bien, de pouvoir bouger, tout ça... je ne me suis pas demandé ce que je foutais là (au contraire, j'étais content d'être en vie).

J'avais pensé avant l'opération qu'au moment où j'allais découvrir ce qu'il y avait sous mon pansement, j'allais peut être trouver ça bizarre comme ce n'est pas ce à quoi j'ai été habitué  voir sur moi ces dernières années. En fait pas du tout. Je n'ai pas eu de choc de me voir "tout découpé", ni de me voir tout plat. En fait j'ai tilté plus tard qu'y'avait un changement. Je ne dirai pas que "ça y'est j'étais dans le bon corps", mais plutôt que je me suis tellement imaginé comme ça a dû me paraitre logique.

Maintenant que j'ai vu le début du résultat, y'a encore moins photo qu'avant, je me préfère largement plus comme ça.

Hormis la fatigue (j'ai du mal à dormir sur le dos, et comme j'ai peur -à juste titre!- que mes nombreux chats me sautent dessus, je les fais dormir dans le salon, du coup ils miaulent la moitié de la nuit, et puis aussi je me réveille parce que mes pansements me grattent énormément par moment), le gilet compressif que je trouve désagréable et des douleurs par moment, je suis vraiment content. J'aime bien me lever le matin pour enlever les tulles gras et regarder mes aréoles. Je suis fier d'y être enfin arrivé, parce que ça n'a pas été facile.

Par contre, même si tout s'est bien passé, l'hôpital j'aime vraiment pas ça, et l'anesthésie non plus. Du coup y'a quelques temps je me disais que j'enchainerais bien sur la chercher d'unE chirurgienNE qui serait ok pour me faire une hystérectomie sans ovariectomie pour pouvoir arrêter la testo sans que mes règles ne reviennent, mais là j'ai du mal à me dire que je vais de nouveau être hospitalisé avant dans 5 ans environ.

jeudi 10 janvier 2013

C'est fait!

Je copie colle juste le compte rendu que j'ai fait sur le forum vert, et je donnerai des nouvelles et posterai des photos quand je serai déballé (et que j'aurai le câble de mon appareil photo).

Je suis rentré à la clinique hier à 10h30 avec mes deux accompagnantEs. On a attendu une demi heure dans un "petit salon" que ma chambre soit prête, parce qu''à l'accueil on m'a dit qu'il n'y avait plus de chambre particulière, donc j'ai commencé à paniquer à l'idée d'être avec unE inconnuE et sans ma copine (pas de lit accompagnantE dans les chambres doubles), et puis la secrétaire a passé un coup de fil et a trouvé une chambre particulière.

Une fois dans la chambre, une aide soignante m'a reposé les mêmes questions que l'anesthésiste sur les allergies, et puis elle m'a demandé ce que je mangeais le matin, et si j'étais bien à jeun. Elle a dit que le chirurgien allait passer à midi pour faire des dessins et qu'il fallait que j'ai pris ma deuxième douche antiseptique à ce moment là. Une infirmière devait passer aussi. A 11h30 j'ai décidé l'aller prendre ma douche, ensuite l'infirmière est venue me tondre le poil (elle a demandé si ils avaient mlis longtemps à pousser et si ça m'embêtait pas trop qu'elle les vire). J'ai dû reprendre une douche ensuite, boulet. En entrant elle m'a demandé (comme la secrétaire d'ailleurs et l'aide soignante qui croyait qu'on venait pour ma copine) si c'était bien moi, etc... à cuase de mon prénom. Elle a dit que l'anesthésiste aurait pu préciser ma situation sur les papiers, parce que ça aurait évité que tout le monde me pose des questions, mais que voilà maintenant c'était clair, et depuis tout le monde me dit monsieur et ne pose plus de questions (au niveau des AS et des infirmières). Elle m'a informé que je serai opéré à 13h30.

A midi le dr C est passé, a dit qu'il avait réfléchi et qu'il pensait vraiment que la péri était jouable pour moi, on a discuté et j'ai dit que je tenais vraiment à ne pas avoir de péri. Il m'a proposé une petite liposussion des dessous de bras (dit comme ça c'est chelou mais je suis un peu grassouillet au niveau des aisselles, donc c'était pour harmoniser un peu le tout). J'étais d'accord.
Il a fait les dessins, et puis il est reparti.

J'ai pris les Atarax que m'avait laissé l'infirmière (bien que bizarrement, hier j'étais sacrément zen, surtout par rapport aux dernières semaines/jours). Après on a regardé la télé. A 13h14 un brancardier est venu me chercher. Je trouvais qu'il avait une bonne tête, mais comme d'hab ça n'empêche pas d'être con. Il m'a lui aussi demandé si c'était bien mon prénom, je lui explique que oui, et puis il se tait. Une fois dans l'ascenseur et me demande "mais vous étiez une femme?". Je réponds, et puis il dit "C'est fou parce que... Vous ne ressemblez vraiment pas à une femme". Je baragouine un truc sur les hormones, et puis il se tait de nouveau. Avant de reprendre sur "c'est un truc de malade ça, c'est super rare. J'en ai déjà entendu parler, ça a un nom..." Là j'avais peur d'un syndrome de benjamin ou je sais pas quoi alors j'ai juste dit "ouais, transidentité", et après ouf j'ai changé de brancardier.

A ce moment là j'ai passé la porte où y'a écrit en gros "bloc opératoire" dessus, et là j'ai eu les chocotes. L'anesthésiste est venu me poser le cathéter, à gauche ça marchait pas, donc il a dû le mettre à droite. Il a mis un antibiotique dedans et j'ai pas mal douillé, ça brûle ce truc.
l'assistante du chirurgien (je crois) est venue me demander comment je m'appelais et des trucs dans le style.
Le chirurgien rôdait dans le couloir en râlant parce qu'on allait commencer en retard, avec des sabots roses fluo ( :wub: ), et il venait discuter de temps en temps.

Après on est rentré au bloc, on m'a demandé si j'étais toujours sûr en rigolant, j'ai dit oui. L'anesthésiste a branché la perfusion et il m'a collé un masque sur la tronche ("de l'oxygène" ^^), une infrmière m'a collé des electrodes. Le plafond a tourné et je me suis endormi.

J'ai pas du tout kiffé le réveil, j'ai entendu quelqu'un qui me demandait si je l'entendais, j'ai grogné une vague réponse. J'arrivais pas à émerger, je tremblais grave, c'était super désagréable et ça a duré un certain temps, et y'a le machin pour prendre la tension qui prenait ma tension super souvent, donc ça me "micro réveillait" à chaque fois. Après j'ai arrêté de trembler, quelqu'un est venu me demander si ça allait et à combien j'avais mal sur une échelle de 0 à 10. J'ai dit entre 3 et 4. Je me suis rendormi. Je crois qu'elle a mis quelque chose dans la perfusion. Elle a dit que j'allais bientôt pouvoir returner dans ma chambre. J'avais aucune idée de l'heure. Plus tard elle m'a demandé si ça allait mieux, c'était pas le cas, donc elle est partie et est revenue m'injecter un truc dans ma perf, ça m'a fait super bizarre dans la gorge, j'ai demandé si c'était normal, et elle a rigoléen disant que c'était de la morphine. Après j'étais super endormi, j'émergeais par moment, mon voisin essyait tout le temps de se retourner et d'arracher sa perf, une infirmière l'a engueulé.
Après on est revenu me demander comment j'allais. J'allais bien. Peu de temps après un brancardier (le gentil) est venu me chercher et m'a ramené dans ma chambre. Il faisait nuit, je me demandais quelle heure il était. Mes accompagnantEs m'attendaient. En fait il était 20h :surprise:

Le chirurgien était passé les informer que tout s'était bien passé vers 17h, et il a dit que j'étais déjà en salle de réveil depuis un moment. Donc j'ai dû y rester 4 heures à peu près.

Ensuite Maryandjoyce est partiE. Après une infirmière est venue et elle a dit que je ne devais pas me lever et que je ne pouvais ni manger ni boire pour le moment. C'était pas grave, j'avais envie de faire aucun des trois. Elle est venue mesurer le contenu de mes drains et prendre ma tension, et me mettre des anti-douleurs (ilLEs sont super au taquet sur la douleur). Vers 22h, j'ai eu envie de pisser. Faut savoir qu'à part les nausées après l'anesthésie, avoir très soif ou très mal à la gorge (ce qui n'a pas eu lieu), avoir très envie de pisser et ne pas pouvoir me lever faisait partie des trucs qui m'affolaient pas mal. Ben ça a pas loupé, impossible de pisser dans la bassine. On a laissé tomber, et on a retenté vers minuit parce que je commençais à douiller pas mal niveau vessie. On a essayé de redresser le lit pour que mon esprit psychorigide pense qu'il était sur des toilettes, mais rien à faire. L'infirmière m'a tâté la vessie et elle a dit qu'elle était bien dure, donc que comme ma tension était bonne, j'allais boire un peu pour voir si j'avais pas de nausées, manger un truc et qu'ensuite j'allais me lever pour aller aux toilettes. J'ai bu, y'a pas eu de problème, donc j'ai mangé une compote au cassis et deux infirmière m'ont escorté jusqu'aux toilettes, et là j'ai enfin pu pisser. Bon j'ai pas pu vider ma vessie en entier, et ça a été pareil à 2 heures où j'ai pas réussi à faire pipi (mais j'ai eu une autre compte :) et on m'a proposé des gateaux mais j'en voulais pas), et à 4 heures où là j'ai pu la vider en entier \o/. Comme j'avais pas réussi à dormir entre minuit et 4 heures, j'ai pu me rendormir jusqu'à 7h30, quand l'infirmière de nuit est passée faire son dernier passage, me filer mes médicaments à prendre au petit dej et à midi (anti-douleurs et anti-inflammatoires) et enlever la perfusion qui avait déjà tenté de se faire la malle pendant la nuit.

Je me suis assis et j'ai attendu mon petit dej qui est arrivé une demi heure plus tard.

Après le chirurgien est passé me faire un coucou, me dire qu'il avait enlevé 300 grammes de chaque côté, et 200-300 grammes de lipo. Il part et il revient lundi où on pourra me déballer avant de me réexpédier chez moi.

Ensuite j'ai eu un peu des nausées, relativement légères mais je suis super flippé de vomir avec des points de suture, donc j'ai demandé un médoc. Là ça va mieux.

Une aide siognante est passée pour me laver le dos, j'ai fait le reste.

Depuis ce matin j'ai le droit d'aller aux toilettes tout seul, et comme j'ai plus la perfusion je me sens mieux que cette nuit. Les drains ne me gènent pas outre--mesure.

Les gens sont vraiment gentils avec moi, y'a pas eu de problème, le chirurgien est vraiment chou, il est passé me voir ce matin et passé rassurer mes accompagnantEs, c'est cool. Les infirmières font gaffe à mes douleurs (mais ça va, à part quand je me lève je ne sens pas grand chose, même mes hématomes -surtout à l'endroit où il a liposucé- ça va, je les sens pas sauf quand on appuie dessus).

J'ai hâte d'être à lundi pour voir le résultat :wub: En tout cas je suis content que ça soit passé, et je me sens bien encadré.
Cette nuit et demain je suis tout seul, mais ensuite des gens viendront me rendre visite et ma copine reviendra.

Voilà, je donnerai des nouvelles quand il m'arrivera un truc intéressant :)

dimanche 6 janvier 2013

On s'approche...

L'opération n'a jamais été aussi proche (par rapport aux autres dates prévues, pour lesquelles je n'ai jamais vraiment dépassé le "c'est dans un mois"). Là, il reste 11 jours d'après mon calendrier de l'avant recyclé en calendrier pré-opé.
Bizarrement, je suis moins paniqué qu'il y a quelques temps. D'une part parce que je ne suis plus en train d'attendre une confirmation de date et que je sais que voilà, c'est calé pour de bon (à moins de je ne sais quel drame, mais bon, on va espérer que cette fois ce soit la bonne hein...), et d'autre part parce que comme ça fait un an (moins deux semaines et des brouettes) que j'attends (que j'attends au sens de "que j'ai pris des rendez-vous", pas que j'attends vaguement que ça arrive, parce que ça, ça fait bien plus longtemps).
Bon cela dit, j'ai quand même des moments de gros flip ou d'impatience. J'arrive pas trop à réaliser que ça y est, ça va arriver pour de vrai, que c'est à mon tour, après toutes ces années à regarder des témoignages et des photos de connaissances ou des potes ou d'inconnuEs qui y sont passéEs. Que c'est dans moins de deux semaines.

Y'a des moments où je me sens chelou, parce que c'est la première fois que je modifie mon corps à ce point. La testo l'a modifié, et j'ai des tatouages, mais pour moi tout ça c'est moins "radical" comme changement, même si socialement, comme je suis bindé dés que je mets le nez dehors depuis 5 ou 6 ans, ça va sans doute changer beaucoup moins de choses que d'avoir de la barbe ou muer par exemple (à part à la plage). Là ben c'est "enlever" une partie de mon corps en plus de la modifier (de mon propre ressenti), du coup c'est différent.

Y'a aussi les moments où je m'imagine sur un brancard en train de partir au bloc, et où j'imagine mon état d'anxiété à ce moment là, et ça me flippe totalement.
Je pensais rentrer à la clinique la veille de l'opé, le 8, mais en fait je rentre le matin. Du coup j'aurai pas de cachetons pour dormir (l'anesthésiste, trop compréhensif, m'a balancé un joyeux "oh ben non, la veille dormez, vous inquiétez pas, ça va super bien se passer, y'a pas de raison d'avoir peur" hahaha... Je posterai le compte rendu de mon dernier passage à la clinique à l'occasion, mais je l'ai sur un autre ordinateur) et je ne vais pas en prendre de ma propre initiative parce que j'aurais les boules de ne pas arriver à me lever ou je sais pas quoi.

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J'avais pas publié cet article, et puis maintenant on est à J-3. J'ai des vagues de panique où j'ai bien mal au ventre, c'est très sympa. En même temps je suis content parce que à cette heure-ci dans 3 jours je serai sorti du bloc en principe, et même si après y'aura la convalescence au moins j'arrêterai d'attendre en flippant.

J'ai commencé à prendre de l'arnica ce matin (9ch, 3 granules 3 fois par jours + 10 le matin avant l'opé), j'ai préparé à peu près toutes mes affaires, téléchargé des séries, retrouvé mon carnet de santé et ma carte de groupe sanguin. 

Hier j'ai un peu craqué, parce que depuis quelques temps j'ai peur de tomber malade avant l'opération, et qu'avant-hier en me couchant et hier en me levant j'avais une espèce de début de rhume qui m'a fait pleurnicher parce que j'étais à peu près persuadé de choper une bronchite et de ne pas pouvoir me faire opérer. Grande joie. En fait ça va, mon début de rhume s'est visiblement barré, fausse alerte.

J'ai du bol parce que y'a ma copine et unE pote qui viennent avec moi mercredi, et puis ensuite y'a des gens qui viendront me rendre visite, et c'est cool parce que c'est pas quelque chose que j'aurais eu envie de faire tout seul <3

Avant l'opé prévue en septembre et qui n'a pas eu lieu, je balisais parce que je voulais absolument en informer mes parents, par honnêteté ou je ne sais quoi. Cette fois ça m'a vaguement traversé l'esprit, mais finalement non, je leur dirai peut être plus tard mais pas maintenant. J'ai pas envie de les faire flipper avec ça, et illes habitent loin de chez moi, donc illes vont pas venir me voir de toute façon. Et puis bêtement, c'est pas quelque chose que j'ai envie de partager avec elleux. Illes acceptent ma transition, me parlent au masculin, utilisent mon prénom masculin (enfin à l'écrit, parce qu'à l'oral dans ma cas la question ne se pose pas), et je sais que je suis privilégié là dessus. Ma mère m'a dit que j'étais beau la dernière fois que je l'ai vue IRL et que je suis passé lui dire au revoir avant de repartir. Mais en même temps, quand je lui ai dit que j'allais commencer les hormones, elle a eu une réaction qui m'a gavé (même si après elle est passée à autre chose et qu'elle n'a plus rien dit de négatif là dessus). Là je ne me sens pas les épaules pour supporter les doutes et les peurs de mes parents. Y'a aussi le fait que par moment je crois qu'illes sont persuadéEs que j'ai déjà subi cette opération de toute façon.

Et puis c'est mon corps et ce que moi je veux. Je ne me sens pas non plus de parler de technique opératoire avec elleux, d'avoir un espèce de tabou sur le résultat, parce que je vais avoir des cicatrices, que c'est ce que je veux (je ne voulais pas de péri, j'y tiens aux cicatrices) mais que je pense qu'illes auraient du mal à comprendre ça et que j'ai pas envie de me justifier.

Bref, voilà, je retourne compter les heures :D (Impatieeeennnnnce!)