dimanche 22 mars 2015

Tuto injection d'Androtardyl (fesse)

Matériel

1. Boîte de récupération d'aiguilles usagées. Tu peux en demander en pharmacie (mais moi on n'a pas voulu m'en donner), dans les CAARUD (Centre d'accueil, d'accompagnement et de réduction des risques chez les usagers de drogues) par exemple. J'ai commandé la mienne en même temps que mes aiguilles et mes seringues sur internet.
2. Gel désinfectant pour se laver les mains.
3. Un sparadrap.
4. Là c'est un bout de compresse imbibée d'alcool, mais du désinfectant c'est bien aussi (c'est juste que ces trucs là c'est pratique à trimballer)
5. Une aiguille à intramusculaire (noire ici, donc 3 cm de longueur, mais on peut utiliser une verte, de 4 cm).
6. Une seringue.
7. Une aiguille pour aspirer le produit (rose).
8. Une ampoule d'Androtardyl.
9. Deux cotons.
10. (c'est pas sur la photo: de l'alcool à 90 si vous injectez seulement une partie de l'ampoule)

On trouve les aiguilles et les seringues en pharmacie, pour un euro par injection environ si ma mémoire est bonne. Là j'ai commandé par boîte de 100 sur internet et j'ai partagé avec des copains, j'en ai pour 10 centimes par injection (boîte et désinfectant compris).

Comment procéder?


Bien nettoyer l'endroit sur lequel tu poses votre matériel.
Pour que le produit à injecter ne soit pas trop épais, tu peux le garder contre toi (sous une aisselle par exemple) pendant quelques minutes, ou encore faire tremper l'ampoule dans un petit bol d'eau chaude pour fluidifier l'huile.

Bien se laver les mains.



On passe à l'ampoule. Sur celle-ci, on peut voir un point bleu.

D'abord, assure toi que tout le produit est dans la partie basse de l'ampoule. Pour tout faire tomber vers le bas de l'ampoule, tiens la fermement et donne un coup sec vers le bas.
Tiens l'ampoule avec le point bleu face à toi. Prends un coton et casse le haut de l'ampoule en tenant d'une main le bas de l'ampoule, et de l'autre (avec le coton) entre le pouce et l'index tenez le haut de l'ampoule (pouce sur le point bleu, index à l'arrière de l'ampoule), et tords le haut de l'ampoule vers l'arrière. (Bon, à l'écrit je ne sais pas si c'est clair, je voulais faire une vidéo mais mon ordinateur rame trop)
Si tu as géré ça correctement, l'ampoule n'a pas explosé et est maintenant ouverte. Pose la sur la table.

Ouvre l'emballage de la seringue (et garde l'emballage sur la table, ouvert, côté stérile vers le haut) et ouvre l'emballage de l'aiguille rose. Fixe l'aiguille sur la seringue.



Puis, aspire le produit dans l'ampoule. En y allant doucement je trouve qu'il y a moins de bulles.
Si tu injectes tout le contenu de l'ampoule, aspire tout le produit. Si tu en injectes moins:
- Soit tu partages ton ampoule avec quelqu'un d'autre, dans ce cas n'aspire que ce dont tu as besoin.
- Soit tu ne partages pas, donc aspire plus que ce que tu vas injecter (par exemple là, j'injecte 0,6 mL, donc j'aspire 0,8 ou 0,9 mL).



Tire ensuite le piston vers le bas de manière à ce que le produit soit assez bas dans la seringue.
Ouvre l'emballage de l'aiguille noire. Retire l'aiguille rose de la seringue et place la noire (ou la verte si tu as choisi une verte) à la place.

Ensuite, il faut chasser les bulles. Enfin dans la mesure du possible. Parfois je mettais un quart d'heure à virer toutes les microscopiques bulles en tapotant de l'ongle contre la seringue jusqu'à ce qu'on m'explique que lors d'une injection en intra-musculaire, seules les grosses bulles peuvent poser problème. On enlève les bulles par mesure de précaution, au cas où on injecterait dans une veine (mais on verra plus tard comme faire pour être certain de ne pas piquer dans une veine).
Bref, pour chasser l'air de la seringue, on la tient aiguille vers le haut et on "joue" avec le piston pour virer l'air et pas le produit. Comme pour l'ampoule, on peut donner un coup sec vers le bas pour faire descendre le produit et monter l'air.
C'est prêt une fois qu'il n'y a plus d'air ni dans la seringue ni dans l'aiguille (chasser la grosse bulle d'air qui est souvent présente à la jointure entre l'aiguille et la seringue -là où on voit la couleur (noir ou rose) de l'aiguille-).

On s'approche du but. 

Maintenant, où piquer? Quand on injecte dans la fesse, il faut piquer dans le quart supérieur extérieur. Pour simplifier, si on piquer dans sa fesse droite et qu'on fait une croix sur toute sa fesse de manière à la séparer en 4 parties égales, la zone d'injection sera en haut à droite. Pour la fesse gauche ce sera le quart en haut à gauche.
Pour éviter de me dessiner une crois au marqueur sur la fesse toutes les 2 semaines (c'est pas obligatoire mais ça me rassure), le copain qui m'a montré comment faire mes injections m'a tatoué une sorte de grain de beauté dans la zone d'injection, comme ça je pique simplement autour.

Quand vous tu as déterminé la zone, désinfecte la bien (vise large).

Voilà, ça c'est ma fesse droite, enchanté.

Quelle position pour piquer?

Certaines personnes se piquent debout (ce qui est pratique parce qu'on peut utiliser ses deux mains et s'aider d'un miroir). Moi je me pique couché parce que:
- être couché c'est ce que je préfère
- je trouve ça plus rassurant (j'ai peur de tomber ou je ne sais quoi).

Quoi qu'il en soit, trouve une position où ton muscle fessier est détendu (sinon l'aiguille va pas rentrer).

On y est!


Quand tu es prêt, inspire un bon coup et pique. Moi j'arrive pas à tout entrer d'un coup, d'un geste sûr et rapide, donc j'appuie doucement jusqu'à ce que ça rentre. Quand je me piquais y'a 4 ans, j'arrivais à rentrer d'un coup comme aux fléchettes, mais cette époque est révolue. Et contrairement à ce que je pensais, je ne sens pas grand chose dans un cas comme dans l'autre.

Une fois que l'aiguille est rentrée (en entier, c'est mieux, comme ça elle ne peut plus bouger en hauteur), tire sur le piston. Si rien ne se passe ou que de l'air entre dans la seringue, c'est bon, tu es dans le muscle! Si du sang entre, tu manques de bol et tu es dans une veine.
Si tu es dans une veine, ressorts l'aiguille de ta fesse, change d'aiguille et pique ailleurs.
Si tu es dans le muscle, pousse doucement sur le piston pour injecter le produit.

Quand c'est fait, sort l'aiguille du muscle. Tu peux compresser le point d'injection avec un coton imbibé d'alcool (moi je le fais si ça saigne beaucoup). Désinfecte et mets un beau sparadrap.



C'est bien de masser pour que le produit se propage bien dans le muscle et pour ne pas avoir mal dans les jours qui suivent. (J'avoue que quand j'injectais une ampoule entière, j'avais mal massage ou pas massage, peut être un tout petit peu moins avec massage, et à une demi-ampoule, je vois pas la différence non plus).

Jetez les aiguilles dans le conteneur à aiguilles (et la seringue si vous avez un énorme conteneur et que ça ne vous embête pas de le remplir plus vite), et tout le reste à la poubelle.


Si tu as un peu peur lors de tes premières injections, ça peut être cool de ne pas être seul quand tu te piques. Si personne ne peut t'assister en live, tu peux aussi demander à quelqu'un de te tenir compagnie par web cam interposée par exemple.

[Si t'as d'autres informations à apporter ou qu'il y a des parties qui ne sont pas claires, ou que t'as des idées de reformulations, n'hésite pas à me le dire parce que je ne suis pas sûr que tout soit ultra compréhensible]





samedi 13 septembre 2014

J'avais presque oublié comment les pros de la santé pouvaient être relous


L'autre fois je me suis retrouvé aux urgences, et sur le coup je flippais pas qu'on me fasse chier avec mes papiers, parce que je sortais d'un labo d'analyse où la secrétaire avait fait gaffe de dire à l'infirmière de ne pas m'appeler « madame » quand ça serait à mon tour (j'étais pas dans mille labos, mais à Rennes, dans les labos où j'étais, c'était à chaque fois comme ça) sans m'avoir rien demandé, et de chez un médecin à qui j'ai dit que j'étais trans parce qu'il m'a demandé à quoi correspondait mon ALD, et il écrit « Mr » sur les ordonnances sans me poser de questions non plus. Donc bref, j'arrive aux urgences stressé et surtout super fatigué parce que j'avais bien mal et que je flippais comme je ne savais pas ce que j'avais, et j'entre et y'avait 6 ou 7 personnes derrière le guichet d'accueil. 

Y'a un infirmier qui me dit de venir, qui me dit que j'ai une drôle de couleur et d'aller vite m'enregistrer. Je vais au guichet à l'autre bout de la salle, je file ma carte vitale, la secrétaire pose des questions banales et me dit de retourner à l'accueil. J'y retourne et je vois que les gens derrière le guichet sont un peu en train de se marrer, mais bon, peut être juste qu'il-le-s se sont raconté une blague. Un mec me fait rentrer dans la salle juste à côté de l'accueil, je pose mon sac et il me dit d'aller le poser dans la salle d'attente parce que il faut éviter de mettre trop de trucs dans cette salle. Je ressors et dans l'encadrement de la porte y'a une infirmière qui me regarde avec un air genre amusé/ironique/un truc désagréable dans le style dans ce contexte. Je reviens sans mon sac, l'infirmière s'est installée dans la salle (et en vrai, je ne sais pas pourquoi elle était là à part pour faire chier, parce que y'avait clairement pas besoin qu'il-le-s soient deux pour prendre ma température et me poser 3 pauvres questions). L'infirmier commence à me poser des questions sur mes symptômes, l'autre est toujours en train de me fixer d'un air narquois, en regardant de temps en temps mon dossier.

Et puis soudain, paf, c'est parti (coupant le mec qui allait me demander de lever le bras pour mettre le thermomètre sous mon aisselle). « C'est quoi votre prénom? » Je réponds. « Mais ça s'écrit avec -le ? ». Ouais. Elle se marre. « Vous avez eu un problème hormonal? » Heu nan, je suis trans, mon état civil est pas changé. (Là l'infirmier avait réussi à caser son thermomètre, il me dit que j'ai de la fièvre, que j'ai pas l'air bien et qu'il va chercher un brancard parce qu'il avait peur que je me vautre. L'autre, ça l'a pas arrêtée le moins du monde. Le fait que j'ai du mal à parler non plus par ailleurs.) « Oh ben c'est fou. Vous essayez de devenir un gars en fait? » J'ai pris l'air le plus blasé que je pouvais compte tenu de mes capacité en matière de théâtre qui sont déjà pas terribles, mais quand j'ai pas bu ni mangé depuis 15h et que j'ai pas dormi, c'est encore pire. Après je sais plus ce qu'elle m'a demandé, mais elle m'a parlé au féminin, elle s'est reprise, ça l'a fait marrer, elle a dit un truc comme « haha ben maintenant je suis perdue désolée, parce que j'ai votre prénom là alors vous comprenez ». Je lui ai envoyé le regard le plus méchant que je pouvais parce que mon sens de la répartie était décidément pas au top de sa forme. « Oui ben désolée hein, je pose des question, j'me coucherai moins conne ce soir ». Là j'ai quand même réussi à dire quelque chose comme « Ben j'espère oui ».

Bref, c'était sympa comme tout. Ça a déjà tendance à me gonfler prodigieusement quand on me pose des questions alors qu'on ne se connait pas, genre comme si j'étais une encyclopédie sur pattes et que j'avais que ça à faire que de répondre aux interrogations des cis, mais quand c'est des professionnel-le-s de santé et que je viens pour quelque chose qui n'a strictement aucun rapport et que je suis mort de trouille parce que j'ai peur être un abcès dans la gorge, j'ai définitivement autre chose à foutre que de faire un cours en accéléré sur le thème « tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les trans sans jamais vous bouger le cul pour aller chercher des informations par vous même, bande d'abrutis ».

Rapide réflexion sur les tours de présentation

Bon, ça fait des lustres que j'ai pas posté. J'ai pondu deux trucs vite faits aujourd'hui, j'ai envie d'écrire d'autres choses, mais j'arrive pas trop, alors qui vivra verra pour la suite. Donc ça, ce sont des réflexions que je me suis fait pendant des ateliers, des réunions ou des groupes de paroles.


Souvent, et je trouve ça cool, quand on commence une discussion en groupe, un tour de table est proposé, et on dit souvent « vous pouvez donner votre prénom et le pronom par lequel vous préférez être désigné-e ». En gros, j'ai vu deux cas de figure qui me posent problème quand le tour de présentation commence :
  • Les personnes trans donnent leur pronom et leur pronom, et les personnes cis donnent juste leur prénom. Je trouve ça très mal venu en fait, ça fait genre « ben moi je suis cis, ça se voit, c'est évident comment on doit me genrer ». Hé coucou, en fait y'a des personnes trans qui se font mal genrer parce que les gens présupposent qu'elles sont des personnes cis en fonction de critères cis-centrés, et que justement non, tout le monde n'est pas cis.
  • Tout le monde donne son prénom et son pronom, sauf que plusieurs personnes cis vont dire des trucs genre « oh moi vous pouvez me dire « il » ou « elle », ça n'a aucune importance », ou encore (j'adore celle-là...) : « genrez moi comme vous voulez, je vais pas vous mordre, on s'en fout, hahaha ». J'ai entendu des trucs comme ça plein de fois ces derniers temps, et juste ça me gave. Ces personnes (y'a sans doute des exceptions hein, je dis pas, et je re-précise que je parle de personnes cis, qui en plus ensuite pendant tout l'atelier vont utiliser tout le temps le pronom qu'elles utilisent au quotidien) vivent dans un genre qui leur convient depuis leur naissance environ, et lancent un truc comme ça, le genre c'est pas important, ça se déconstruit, blablabla. Je trouve ça trash pour moi, en tant que trans, qui a dû batailler (et qui bataille encore parfois, avec certaines personnes, genre dans ma famille, ou récemment une infirmière) pour qu'on me genre correctement, et qui parfois ouais a eu envie de mordre des gens (enfin non, je mords pas des gens qui m'énervent, mais j'ai envie de leur donner des coups de pelle) quand on nous genre mal. Alors quand c'est pas ton cas et que t'as jamais eu à te battre pour qu'on utilise les pronoms que tu voulais, juste, tes remarques sur « les pronoms c'est pas important » ben tu peux aussi te les garder.
Si tu t'en fous de comment on te genre, ben c'est cool pour toi, y'a pas de soucis, mais les remarques qui laissent penser que pour les gens pour qui ça a de l'importance de se faire genrer d'une manière et pas d'une autre sont trop nul-le-s, n'ont pas déconstruit je ne sais pas quoi autant que toi, et sont violent-e-s (sérieux, j'ai entendu ce truc de « je vais pas vous mordre » ou des choses comme ça un paquet de fois en vrai), ben en fait c'est pas nécessaire et c'est chiant.

jeudi 9 janvier 2014

Joyeux anniversaire à moi!

Je profite de mon anniversaire d'opération pour faire une petite mise à jour.

Y'a un an à cette heure-ci j'étais à peu près en train de ne pas arriver à arrêter de trembler en salle de réveil depuis 3 heures, et ça devait être à peu près le moment où j'ai cru que ma gorge avait méga gonflé quand on m'a injecté de la morphine avant que je ne me re-réveille 2 heures plus tard et que je reparte enfin dans ma chambre.

J'avais parlé un peu, avant l'opé, du fait que je flippais un peu de comment j'allais gérer l'"après", et puis en fait j'y ai très peu pensé finalement, à comment c'était avant, et c'était pas en mode nostalgique. Je suis vraiment content de l'avoir fait, du résultat et de ne plus avoir à penser à ça tous les jours.
Par contre c'est dingue comme c'est vite passé, la période pendant laquelle je me disais que j'étais super content de ne plus avoir de binder, j'ai zappé assez vite comment j'en pouvais plus sur la fin.
Bref c'est cool, je suis content de pouvoir aller à la piscine, de pouvoir m'habiller plus comme je veux et d'être satisfait de l'apparence de tout ça. Y'a des imperfections hein, le côté gauche est un peu creux et le droit un peu bombé, mais je m'en fous. J'ai toujours un peu mal la nuit de temps en temps, mais c'est ciblé sur les cicatrices horizontales et ça doit être lié à ma manière de cicatriser (vu les cicatrices en elles mêmes sont toujours assez gonflées et rouges, mais ça s'estompe doucement). Je mets de la crème pour les hydrater tous les jours, c'est devenu un réflexe.

Sinon, ça fait aussi un an que j'ai décidé d'arrêter les hormones (que j'avais arrêtées en prévision de l'opération un ou deux mois au paravent je crois). Pour le moment ça me convient comme ça. Je ne sais pas ce que ça donnera plus tard, mais là l'idée de voir un endoc (ou globalement un médecin) me donne mal au bide, donc ça tombe bien. Je ne vis pas forcément bien le fait d'avoir de nouveau mes règles (en vrai, je le vis plutôt mal), mais en même temps je vivais mal d'avoir mal au cul pendant 3 jours après chaque injection, de me piquer, et d'être naze avant mes injections dont je n'arrivais pas à respecter la date parce que je supportais de moins en moins les piqures, donc bon.
Au début j'avais une peur irraisonnée que si je me rase, ma barbe ne repousse pas, mais en fait si (même si elle est peut être un peu moins épaisse qu'avant, mais j'en suis pas sûr).

Des fois je me dis que ça aurait été bien de continuer pour obtenir une répartition des graisses, mais ça avait pas bougé du tout en 1 an et demi, et je pense que de toute façon, j'ai plein de complexes à la con et que du coup, hanches ou pas, je complexerai toujours sur un truc, donc il vaut mieux que je me concentre sur le fait d'apprendre à vivre avec plutôt que de mettre des espoirs dans la testo, alors que dans l'immédiat ça me gonflerait d'en reprendre.

Sinon, ma vie va relativement bien, j'ai changé de filière à la fac et je me sens mieux dans celle-là (les gens me font moins peur). Là, j'ai l'impression d'être grave sociable en ce moment, je suppose que c'est lié en partie aux anxiolytiques et en partie au fait que d'avoir arrêté de militer (enfin pas arrêté entièrement, m'enfin sur pourquoi je ne veux plus organiser des actions sur des trucs trans avec des cis, je pourrais tenir 50 pages je pense) et de lire des trucs qui m'énervent et passer mes soirées à m'engueuler avec des gens, ça m'a aussi permis d'être un peu plus calme et moins anxieux. 

lundi 1 juillet 2013

"On a toutes un utérus", immersion en terrain trans-pas-inclusif

Je rentre il y a peu de la ladyfest d'Angers, qui a été un événement assez trash pour moi. Cette ladyfest était annoncée en non-mixité "femmes, gouines, meuf, FTX, trans-FTM/MTF, intersexe…". En fait bah... non, pas vraiment. Sur la version papier du programme (donc celui auquel les personnes qui participaient avaient accès pendant ces trois jours), les intersexes avaient disparu, et puis pas contre, ce qui était apparu sur cette version papier, c'était "pour femmes", "entre meufs", "dans la vie des femmes", etc... dans quasi chaque intitulé d'atelier, les rendant ainsi inaccessibles aux mecs trans, et ne faisant pas en sorte que les personnes qui ne se définissent pas comme femmes s'y sentent les bienvenues (et vu l'ambiance, je me serais très mal vu aller demander si c'était une omission ou pas). Du coup c'était formidable, j'ai pu participer à un seul atelier, le premier jour, aucun le deuxième, et le troisième j'étais parti parce que j'en avais raz la casquette.
Cet atelier auquel j'ai participé parlait de l'histoire du féminisme en Anjou. La personne qui l'animait, et qui avait, comme tout unE chacunE eu accès à l'intitulé de la non-mixité de cette ladyfest, a parlé du groupe présent et des personnes concernées par les luttes féministes et leur histoire comme de "femmes", uniquement. Elle parlait évidemment de femmes cisgenres, puisqu'elle a dit (j'en reviens toujours pas d'avoir entendu un truc aussi crétin dans un lieu féministe sensé être inclusif des trans et des intersexes) "on a toutes un utérus". 

Avant de venir, je pensais que ça n'allait pas être le festival le plus cool de ma vie, ni que tout le monde serait super inclusiVE, à vrai dire j'y allais plutôt à reculons. Par contre je ne m'attendais pas à me sentir mal à ce point et à me faire mal genrer dans la quasi totalité de mes interactions avec des personnes que je ne connaissais pas auparavant (et ça n'avait vraiment rien à voir avec l'utilisation du féminin pluriel, rien du tout). 

Je suis halluciné d'avoir fait les entrées et que deux personnes soient arrivées et l'une d'elle a balancé un tonitruant "bonjour mesdames" alors qu'on était quatre personnes dont deux mecs trans derrière la table (et elle s'est permis d'être agressive ensuite quand quelqu'une l'a reprise). "Mesdames" quoi...

J'hallucine aussi d'avoir parlé pendant deux heures avec une personne, à qui je parlais de moi au masculin, et puis ironiquement ce jour là, parce que j'en avais marre qu'on fasse comme si les trans n'existaient pas, j'avais un t-shirt avec écrit en gros "TRANS" à l'arrière, à qui je parlais des trucs que je faisais dans des milieux militants, et qui était en mode "je m'intéresse trop aux trucs TPG, et je suis trop trans inclusive, d'ailleurs j'ai organisé un truc en non-mixité inclusive des trans à côté de chez toi, je suis pas comme les autres féministes transphobes", et qui, au bout de deux heures, parle de moi comme... d'une "meuf". Là j'ai eu l'impression de me prendre un bon coup dans le bide, elle a continué à me parler et j'ai rien dit, j'ai attendu qu'elle se casse avant de changer de place. 
J'aurais pu dire "hé coucou, je suis trans, tu me cause au masculin et tu dis jamais que je suis une meuf", mais c'était la vingtième fois de la journée environ qu'on niait mon identité, à chaque fois que j'ai repris quelqu'une la personne m'a ignoré, et juste je voyais plus l'intérêt, j'avais juste envie de me casser le plus loin possible et j'avais ni envie qu'elle m'ignore, ni qu'elle s'excuse.
Y'a aussi eu cette meuf qui parlait de l'inclusion des trans et qui centrait tout ça sur le fait qu'elle n'ait pas envie de se retrouver à proximité de quelqu'un qui avait une bite. Mais qu'elle évoluait sur la question. Ben si t'évolues sur la question, cool, mais alors vient pas résumer l'inclusion des trans dans le féminisme à sa non-comptabilité avec ton essentialisme et à ton obsession du contenu de nos slips.

Bref, ça fait super longtemps que je ne me suis pas retrouvé dans un lieu où on me parle au féminin (et c'est pas faute de passer mon temps à cis-land pourtant).  Y'a juste deux ou trois relous qui ont tenté de me draguer lourdement dans la rue y'a quelques mois avant de se rendre compte que j'étais pas une meuf et de se casser. Là, c'était dans un lieu où mon identité était incluse dans la non-mixité de l'événement.
Ne pas inclure les trans dans ce type d'événement, ça me parait triste (je parle de l'inclusion des mecs trans ici, pas des meufs trans, là c'est surtout dégueulasse). Faire semblant de les inclure ça me parait absurde. 
Déjà, dire "ok les trans, venez", mais ne pas faire de charte de respect des identités des personnes présentes -histoire qu'un moins les personnes en question puissent se sentir de gueuler un coup si ça se passe mal-, de conseils pour ne pas dire de conneries super transphobes dans tes ateliers, pour rendre l'endroit un peu plus safe pour les trans -genre si t'as un doute sur le pronom à employer, demande (oui enfin pour ça faut s'en soucier, de ce que ça peut faire aux gens quand tu leur impose un pronom)-, ça me parait incompatible. Des chartes y'en a qui sont dispo en plus, genre celle du TDB, ou encore celle de la ladyfest de Rennes l'année dernière, je suppose qu'il suffit de la demander aux organisatrICES. Sinon c'est un peu genre, allez, on fait venir des trans, on voit ce que ça donne, et si ilLEs se font emmerder par plein de gens tant pis hein, chacunE sa "sensibilité féministe". Et puis peut être que ça permet de resserrer les liens des cis d'oppresser les trans toutes ensemble hinhinhin...



Ce truc de sensibilité féministe, sérieusement, ça me gave. C'est aussi sorti dans le premier atelier à propos des putes et des meufs voilées. Hé oh, on parle pas de goûts et de couleurs, on parle d'oppressions là aussi. On ne demande pas aux gens de cohabiter pacifiquement en respectant leurs désaccords quand il s'agit en fait d'oppresser des minorités avec la bénédiction générale. Et pitié, pas d'argument genre "oui mais ce sont des personnes très peu nombreuses, la majorité d'entre nous sont des femmes normales cisgenres, alors on va pas se prendre la tête avec leurs revendications" parce que ça ressemble quand même vachement aux homophobes qui parlent du mariage pour touTEs et de la dictature des minorités. 

Bref, me retrouver dans un endroit où on lutte contre le patriarcat parce qu'on est "des femmes", mais où on ne met jamais en cause son implication dans d'autres axes d'oppression (voire où on la nie carrément), ça me donne envie de vomir et de hurler. Petite pensée à la personne qui se sentait tellement concernée par les trans (et particulièrement ce qu'ilLEs avaient dans le slip, enfin surtout les meufs trans il faut dire) mais qui n'arrivait tellement pas à se positionner en tant que dominante qu'elle a balancé un "il n'y a pas de cis ici", ce qui m'a bien fait rire, donc j'ai lancé "moi c'est pas tellement l'impression que ça me donne" (j'étais pompette, c'était plus simple), donc elle s'est reprise "d'hommes cis", d'un air entendu (y'a que les mecs cis qui sont dominants c'est bien connu).

Pour finir sur du positif, après ça j'ai relativisé ce que j'ai ressenti niveau cis-centrisme ces derniers mois dans les cercles militants que je fréquent/ais, parce qu'à côté de ce concentré de transphobie plutôt bien assumée (faut leur laisser ça à ces gens) c'était franchement du pipi de chat, au moins on me genre bien, quand je parle de transphobie on m'écoute, et je ne me sens pas mal et flippé en permanence, je sais que je peux compter sur des gens, etc...
Mais aussi, j'ai rencontré quelques personnes avec qui j'ai été vraiment content de discuter, j'ai revu des personnes cool, j'ai vu un bout du concert de Van Van je me suis fait tatouer et j'ai fabriqué un bol en argile (entre les moments où j'étais en train de gratter mes 25 piqures de moustique et de stresser à cause de mes règles, quand même).

mardi 26 février 2013

Angoisses / cis-centrisme

J'me sens pas bien. En ce moment j'arrive pas à gérer mon anxiété, et ça m'angoisse (c'est balo hein...). Je pique fais des crises d'angoisse, qui se traduisent chez moi par des tremblements incontrôlables. Ça peut m'arriver un peu tout le temps, quand je dois avoir des interactions avec d'autres êtres humains, parfois sans que j'arrive à en identifier les raisons.

Y'a des fois où c'est un mélange de peur et d'énervement, et où la cause de la crise est facilement identifiable, comme il y a deux semaines quand je me suis fait contrôler par la douane (où j'ai réussi à me contrôler en faisant genre "je vous raconte ma vie en m'appuyant sur un siège pour ne pas tomber parce que je ne maitrise plus mes jambes", mais ça m'a super gavé d'avoir fait ami-ami avec des douaniers qui m'ont contrôlé à cause de ma tronche), puis deux jours après par les flics devant une gare, où là je n'ai pas du tout réussi à me contrôler, ce qui les a amenés à me suspecter d'avoir quelque chose à me "reprocher", et à me balancer des trucs méga paternalistes à la gueule ("on est là pour vous protéger", "vous devriez prendre un traitement", "vous savez, vous êtes responsable de votre anxiété, c'est pas la faute des autres, vous donnez une mauvaise image de vous même" (!!!!)).
Parfois par contre je ne sais pas d'où ça vient, c'est dans des moments ou par exemple il y a un groupe de potes autour de moi, et si j'essaie de parler, et ben je commence à trembler. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas si ça se voit. Et ça me gave. Du coup ben dans ces cas là, je ne parle plus, j'attends, j'ai envie de me cacher.

Je ne sais plus trop quoi faire pour lutter contre ça. C'est vraiment chiant, et ça m'empêche de faire des choses, de flipper constamment, quand je suis face à d'autres personnes, de penser que je risque d'être amené à prendre la parole. Par exemple dans un réunion ou en cours, si y'a un tour de table qui commence, je panique, je commence à trembler, j'arrive pas à écouter ce que disent les autres et quand c'est à mon tour j'expédie le truc le plus vite possible, en cachant mes mains, en essayant de contrôler mes tremblements de nuque et en retenant mes larmes selon le degré de gravité de la crise.

Je me suis retrouvé dans des contextes, il y a quelques temps maintenant, où comme c'était plus tenable pour moi d'être constamment silencieux, frustré de ne jamais arriver à parler, et flippé qu'on me pose une question, où j'avais finalement verbalisé tout ça, en expliquant que c'était beaucoup trop anxiogène pour moi. Je crois que j'étais "complexé" par l'image que je pouvais renvoyer, d'une personne qui n'avait jamais d'avis sur rien, qui s'en foutait un peu de tout, qui ne prenait jamais position et qui était toujours dans son coin à tirer la tronche ou à sourire niaisement selon des moments.
Parfois je me fais des blagues, comme par exemple de me dire "tiens, je pourrais faire une intervention dans le cadre du mois de mars de ma ville, devant plein de gens que je connais même pas, qu'est-ce qu'on va se marrer". Hahaha. Ben voilà, après j'ai plus trop le choix, et ça en rajoute une couche, parce que, pour une raison un peu inexplicable, je me sens obligé d'aller faire ce genre de trucs.

Je crois que les fois où je suis particulièrement sujet aux crises de tremblements, c'est quand je me retrouve à parler de ma transition. Par exemples les situations où je dois "m'outer", ça peut donner des choses ingérables. Ou des moments où je dois me "justifier". Ou raconter oralement un comportement transphobe dont j'ai été victime. Là c'est plutôt de l'énervement, et le fait de n'avoir eu aucun contrôle sur une situation vraiment désagréable, humiliante et violente. Pourtant ça me manque vraiment de ne pas pouvoir parler de ce genre de situations. J'en parle surtout sur le net, ou rarement avec d'autres personnes, encore plus rarement avec mes potes de luttes. J'y arrive pas. Pourtant ça me ferait du bien. Sinon ben ça se passe généralement comme ça: un truc transphobe m'arrive - je rentre chez moi raconter ce qui m'est arrivé - je vais râler sur internet - je rumine pendant des semaines.
Ça me manque de ne pas avoir de groupe de potes trans, de lieux où rencontrer d'autres trans, de groupes d'entraide, des soutien. C'est valable pour le partage de ressenti, parce que plus ça va plus ça me gave de n'avoir cette possibilité de partage que très ponctuellement, mais aussi pour organiser des actions par exemple. Je suis toujours un peu le seul trans dans les sphères politisées dans lesquelles je me promène, ou alors rarement on est deux, grand max. J'ai pas envie d'avoir cette place de "référent trans", parce que je ne suis pas représentatif de quoi que ce soit, et parce que personne n'est légitime pour ça je pense. En même temps si je n'essaie pas de combler les vides sidéraux autour des thématiques trans dans les milieux militants près de chez moi, ben je me sens aussi coupable, et j'ai pas envie que des cis le fassent seul-e-s. Et quand y'a une demande de la part de cis, qui n'ont pas envie de parler à la place des trans, ben je trouve ça très bien, donc j'y vais quand même.

Bref, j'ai l'impression de m'engluer petit à petit dans mes angoisses.
A côté de ça, je suis vraiment énervé et triste que tant de personnes se soient bougées pour le mariage et de penser que pour les trans, bah j'ai l'impression qu'y'aura de toute façon jamais que des miettes, y'a pas de temps à consacrer à ça et y'a toujours plus important que d'aller à une action contre la transphobie (par exemple, à Rennes, plus de 2000 personnes à la manif pour le mariage, 20 personnes au TDoR \o/ et 12 personnes qui prévoient pour le moment de venir au rassemblement de samedi, sensé ouvrir sur d'autres revendications, dont essentiellement des revendications trans. Je sais, c'est pas les mêmes réseaux -mais la faute à qui? aux personnes qui galèrent pour faire connaître leur événement ou aux grosses assos "LGBT" qui connaissent très bien l'événement mais qui refusent consciemment de le relayer voire organisent autre chose au même moment pour le squeaser?-, quand les gens sont directement concernés ils viennent d'avantage, quand une lutte vient d'être remportée (toutes proportions gardées...), les gens sont plus occupés à envoyer des bouquets de fleurs à des ministres qu'à savoir comment s'en sortent les autres minorités, etc...).

Bon et sinon je suis aussi vachement angoissé à l'idée de retourner en cours, de devoir cotoyer des hétér@s cis toute la journée, en tant que semi-planqué que je suis après avoir pu ne pas fréquenter trop d'hétér@s ces deux derniers mois (à part des médecins un peu trop fréquemment, m'enfin...). Bon, j'ai pas pu trop me préserver de la fréquentation de cis-land hein, parce que c'est un peu complexe à éviter ne serait-ce que quelques heures, et parfois pfiou, qu'est-ce que j'aimerais pouvoir m'épargner ça...

vendredi 15 février 2013

L'administratif, c'est que du bonheur

J'avais tenté de lancer une procédure de changement de prénom en septembre 2011 et j'avais laissé tomber parce que je ne sentais pas trop l'avocate, que j'ai trainé et que finalement je me suis arrêté en chemin. J'ai très peur des administrations, c'est là que je rencontre le plus de comportements transphobes et/ou de culpabilisation sur le fait de ne pas avoir beaucoup de thunes. Là, juste avant mon opé, j'ai eu un pic de motivation et j'ai fait une demande d'aide juridictionnelle, sans avoir d'avocatE au préalable, donc y'a a unE qui est désignéE d'office. En envoyant le truc, je me suis dit que c'était une connerie de faire désigner quelqu'unE, mais bon, c'était fait.
L'AJ a été acceptée, AJ totale, donc je ne paie rien. Je contacte l'avocat désigné, il me file un rendez-vous, m'appelle pour le décaler d'une demi-heure, me rappelle la veille pour l'annuler et m'en refixer un, ça a bien commencé.

J'arrive ce matin, je poireaute trois quarts d'heure, à l'entendre papoter avec ses collègues et se faire du café, ambiance. Bon je veux pas faire comme si tout était négatif, la chaise sur laquelle j'ai passé tout ce temps avait de très beau motifs.

Finalement, le mec vient quand même me chercher. Il me demande ce qui m'amène, et il ne comprend pas. Bon, j'explique, blabla, transition, blabla, je suis né de sexe F, mais je vis "en mec" depuis tant et tant de temps, je ne veux pas d'un changement d'état civil parce que ceci et cela, etc. Il écoute, et il comprend toujours pas. Il lit mon attestation psy, regarde ma carte d'identité, et me dit "mais je ne comprend pas". Après il semble avoir une illumination, et puis en fait non, fausse alerte: "pourquoi y'a écrit transsexuel?" "Bah... parce que c'est comme ça que ça s'appelle je suppose". Gros silence.
on continue. "Non mais je veux dire, vous n'avez pas fait d'opération génitale, vous restez une fille". "Bah non, j'ai une vie sociale au masculin, personne ne me parle plus au féminin depuis des années". "Oui mais quand même". Bref...

Bon je ne vais pas raconter en détail ces horribles 40 minutes mais j'ai rarement eu l'occasion de constater autant de bêtise, l'intrusivité (beh non, ce mot n'existe pas) et de manque de professionnalisme. J'ai dû lui expliquer où présenter le dossier (aux affaires familiales et pas au TGI), quels motifs invoquer, etc...

Le mec, quand même, il m'a dit:
  • Que tous les papiers que je lui avais apportés, c'était bien beau, mais que là c'était un peu moi qui "forçait les choses", que des attestations de médecins ça faisait moins genre "je me suis réveillé ce matin et j'ai décidé de changer de sexe". Et puis les tribunaux, ils doivent vérifier, parce qu'après les gens changent d'avis. Lolilol. Précision: dans les papiers que je lui ai apporté, y'en a qui datent de 2008 (y'a 5 ans donc), y'a des attestations de mes parents, mon inscription à la fac au masculin des deux dernières années, mon bail, toutes mes factures, des choses comme ça, qui laissent vaguement penser que quand même, je suis pas juste en train de m'amuser. Mes endocs n'ont pas voulu me faire de papier pour le tribunal quand je leur ai demandé, et de toute façon je ne les vois plus. On va se marrer.
  • Qu'il ne comprenait pas l'intérêt que j'avais à changer de prénom. Je lui explique que souvent on pense que mes papiers ne sont pas les miens. Il me dit quand quand même, la photo est ressemblante. Je dis que souvent on pense que j'ai piqué les papiers de ma soeur. Là, quand moment de bonheur: "Vous avez une soeur?" "Oui." "Et elle, comment dire, elle a ce type de problèmes, de penser qu'elle n'est pas une fille?" (Là, je me tape encore la tête contre un mur d'avoir répondu...) "Heu... Non..." "Et votre frère, qui a fait une attestation, il n'a pas de problème avec le fait d'être un garçon?" "...."
Et ça, ce sont des extraits hein. Bah j'attends la suite avec impatience. Je desteste ces humiliations de merde, je déteste qu'un mec riche qui me considère comme que dalle parce que je suis un pauvre trans qui a l'aide juridictionnelle et que lui c'est un cis blanc riche bien dominant comme il faut qui peut me poser des questions pour se distraire et se faire son petit freak show dans son cabinet. Bref, ça me soule.